Etape 1 : Que le raid commence !

MEKNÈS - BIVOUAC MARATHON
ÉTAPE 1

345 kilomètres avant de rejoindre le départ

« La nuit a été trop courte » avoue l’équipage 139 et bien d’autres. Ils sont un peu fatigués mais c’est normal ! C’est leur premier contact avec le  road-book également. Il y a un peu d’appréhension sur le parking : « on va s’en sortir, on n’est pas seuls. » Pendant qu’un bouchon se crée pour sortir du parking, la team 277 (KATE BRADFORD / Louis TROTTIN - LinguaPhone Bourgogne) est en sens inverse et rentre : « on vient de faire le plein d’essence et d’aller chercher de l’eau, on avait la flemme hier… » D’autres sont arrivés trop tard hier pour les dernières vérifications. La team 228 (MAXIME ROUSSEL-GALL / LAURELINE LACHAISE) est en train d’installer ses pneus renforcés pour affronter le désert comme il se doit. Les Suisses de l’équipage 173 (THIERRY CAILLET / JEAN CLAUDE GAVILLET - l artisan carrossier) étudient le road-book avec la team 092 (CHRISTOPHE LETIEN / ANTONIN LETIEN - The originals clair hotel Martigues) : « on demande quelques informations histoire de partir  juste, sinon, on va partir dans l’autre sens. » Ils ont prévu les petits chocolats dans le frigo « si on a vraiment besoin de soudoyer des équipages » plaisantent-ils encore.

Après avoir quitté Meknès, direction Errachidia pour 5h45 de route et 345 kilomètres au compteur…Dès 7h30, le soleil se lève doucement derrière les montagnes encore embrumées. Les points de vue sont déjà à couper le souffle. Les teams 126 (MARC LAURENT / GRÉGORY RICHER - Elau Food), 155 (NATHALIE LEMERCIER / NICOLAS LEMERCIER) et 137 (RODOLPHE THIESSET / VÉRONIQUE THIESSET) s’arrêtent à la maison de cédraie où se trouvent des singes. Il fait 2 degrés, « ils doivent encore faire la sieste, on repart. » Un léger tapis de neige recouvre les cimes perchées à près de 2000 mètres d’altitude.

3,2,1, c’est parti

A quelques kilomètres d’Errachidia, les premières pistes apparaissent. C’est là que se trouve le départ en face d’un café qui ne semble pas tout à fait vraiment là…En tout cas, pas ouvert. Un premier défi les y attend : un défi banco, qui n’est donc pas obligatoire pour tous. Le défi « La Boule à zéro » est une sorte de partie de pétanque. Trois boules de pétanque au départ, l’une positionnée devant une corde. Les deux autres sont lancées par les participants et ils doivent faire sortir celle posée au sol derrière la corde. Il faut y arriver en 30 secondes et pas une de plus. La team va sûrement perdre sa première place. Elle a joué, elle a perdu ! Un peu plus loin, les premiers sont prêts à partir. Serge, de l’organisation, donne le top à 12h45 avec la team 055 (ALICIA BOURGOIN / AUDREY ROUZE). Il précise bien l’heure de départ. 3,2,1, c’est parti ! La plupart des participants mange dans leur voiture. En faisant la queue pour le départ, l’équipage 196 (SANDRINE POUZADOUX / STÉPHANIE LUCAS - UDSP63) checke le road-book, la boussole. « Mais ce n’est pas à 14 heures le départ ? » demandent-elles. Encore quelques ajustements à faire apparemment. Mais elles sont sérieuses et précautionneuses : « on a bien suivi les instructions du 1er road-book pour être sûres de bien se comprendre sur le terrain ensuite. » « Qui est prêt ? » demande Serge qui attend des concurrents pour les faire partir. « Moi, je ne suis pas prêt ». Problème de démarreur pour l’équipage 125 (JEAN-MARIE SERVANT / PATRICK MAZET - EXCEL).

Quelques difficultés pour certains

En face, une première colline, à gauche une palmeraie, plus loin un village perdu où attendent des enfants assis sur leurs chaises… Ça y est, ils y vont dans le désert ! Avant de valider leur premier checkpoint, un premier oued s’offre à eux. Ils ont de la chance, il n’y a pas  d’eau. Chacun le passe donc facilement, même si les voitures les  plus basses tapent un peu au sol. A la CP2, personne ne traîne, c’est un défi de régularité, ils le savent et dès le premier jour, les participants semblent s’être pris aux règles du jeu. La team 196 (SANDRINE POUZADOUX / STÉPHANIE LUCAS - UDSP63) s’est trompée de piste : « on a bifurqué au mauvais endroit et tout le monde nous a suivies. » Les voitures 108 (NICOLAS HEURTAUT / EDOUARD DE BIASIO - Compostage Technologique du Mée), 214 (AURELIEN GHESQUIER / PAUL FERON), 174 (NICOLAS PITTET / VALENTIN GUILLET) et 166 (LIONEL EMMANUELLO / VIRGINIE BUTTAY - MANAUTO) arrivent elles aussi dans le sens inverse : « je ne sais pas où on est mais ce n’est pas grave ». Quelques kilomètres plus loin, c’est un défi désert qui les attend…dans le désert. Il est donc obligatoire pour tous et s’intitule « Dessinez, c’est gagné ». Les équipages devaient d’abord déterminer un dessinateur et son coéquipier était celui qui devine. Au top chrono, le dessinateur avait une minute pour faire deviner au 3 cartes à son coéquipier. Interdiction pour le dessinateur de parler, de mimer, d’écrire des chiffres ou des lettres. Les règles sont strictes !

« Y’a du potentiel, je suis une artiste née » annonce la 171 (SÉVERINE RUFFRAY / GRÉGORY RUFFRAY - Crédit Agricole) qui n’arrivera pas à faire trouver la chicha à son coéquipier car elle-même ne savait pas ce que c’était ! Il fallait trouver le pouf marocain, un singe ou encore un tajine. Dans la team 157 (DAVID SCHMITT / ALEXANDRE FOURCADE-RIOU - Cent pou Cyan),  c’est Alexandre qui dessine et qui fait deviner le drapeau marocain. Dans l’équipage 092 (CHRISTOPHE LETIEN / ANTONIN LETIEN - The originals clair hotel Martigues), c’est Antonin, 16 ans, le plus jeune de ce raid, qui a deviné le palmier puis la corne de gazelle. « Dépêche, dépêche, pour le 3ème. Trop tard. C’était un couscous. Pourquoi t’as pas dessiné un poulet ? »

Les oueds et les premiers tankages

A l’oued caillouteux, premier petit tankage pour la team 222 (JULIEN VERNHET / THEOPHILE VENAILLE - Maçonnerie PRIEU). Les copains viennent aider pour pousser la R5 et ça passe en s’y mettant à 7 ! C’est après que ça se corse. Tout  le monde  perçoit le fameux escalier céleste qui annonce le dernier checkpoint. Au loin, ils perçoivent même la cité de l’Orion, des sculptures architecturales gigantesques construites dans le désert. Mais il va falloir auparavant passer l’oued rouge avant de pouvoir contempler ces joyaux tranquillement. Les participants ont 10 minutes supplémentaires pour se rendre au dernier CP vu la difficulté présagée par l’organisation. Ça n’a pas loupé ! Il y a des voitures partout, des tankées, d’autres sanglées, d’autres poussées par les autres équipages. Ils s’applaudissent dès qu’ils sortent de tout ce sable. Aymeric, de la team 056 (AYMERIC LARRIBIERE / MAÏLYS HENRIOT - Fréchic S.A.), fort de ses 4 Bab el Raid, donne quelques conseils aux autres et vient les aider puisque lui et sa copine sont en avance sur le temps prévu. « Cette marche-là, sur la dune, casse la vitesse. Il faut soit que tu y ailles en force, soit que tu passes à gauche ou à droite des traces. » Les stratégies s’élaborent. Ils découvrent le sable et les galères qui vont avec. L’entraide est partout. C’est bon, ils sont bien au Bab el Raid.