De raideur à organisateur : Guillaume Guémas
MERZOUGA - BIVOUAC MARATHON
ÉTAPE 5
A 23 ans, Guillaume Guémas est un ancien raideur et pour cette 4ème édition, il endosse un autre rôle, loin du sable et des vieilles voitures. Il gère la communication de l’événement. Avant lui, son grand-père a travaillé sur le Bab el Raid et ses parents étaient cette année sur la ligne de départ. Portrait.
Le Bab, c’est une affaire de famille
Il est la troisième génération de Guémas à se lancer dans l’aventure. Avec un grand-père bénévole chez Maïenga, il baigne dans l’univers des raids solidaires depuis tout petit. « Mon grand-père faisait beaucoup de raids de Maïenga et de sorties dans le désert avec ses amis, il partait 4 mois dans l’année et j’avais toujours eu envie de faire ça. Mon père l’a accompagné en moto dans les dunes en Tunisie notamment. Sur le Bab el Raid, il était pilote média. Il avait fait en sorte que le rallye parte de La Rochelle et je voyais Simon Tassus, le directeur du raid, venir tous les ans chez mon grand-père pour préparer le départ. Et moi je me disais que dès que je serai étudiant, je le ferai. » Puis, Guillaume part étudier à Excelia Group La Rochelle « et en deuxième année, en 2016, j’ai eu 20 ans, j’ai motivé mon père pour qu’on le fasse et du coup, grand-père, père et fils se sont retrouvés sur le raid. »
La Guémas-mobile
En 2016, il prend le départ avec son père sous le numéro 120. « La voiture, c’était une voiture de société que mon père a racheté : une Renault Kangoo. La mécanique, c’est mon grand-père qui s’en est occupé, il a supervisé cela. On a quand même fait l’aménagement intérieur pour pouvoir dormir dedans. Tout le monde se moquait de nous avec notre Kangoo et puis quand il y a eu la tempête de sable, on a prouvé l’efficacité de notre concept ! Les gens se sont rendus compte que dormir dans sa voiture quand il fait froid ou qu’il y a des tempêtes de sable, ça peut aider et j’ai vu sur cette édition qu’il y avait beaucoup de voitures où on pouvait dormir dedans donc l’idée a fait son chemin. » Guillaume choisit d’être pilote : « moi je suis un littéraire, le road-book et les maths, c’est pas trop pour moi et puis mon père m’a laissé conduire parce que lui connaissait déjà cet aspect. »
De la compétition et de l’engagement
« On a la chance de partir sur un défi sportif, ce n’est pas que de la balade et à 20 ans, on a forcément envie d’un peu de compétition. Et puis, il a aussi l’aspect humanitaire qui me plaisait aussi dans ce raid et le Bab el Raid mêlait bien tout cela ». L’humanitaire, Guillaume baigne aussi dedans depuis son plus jeune âge. « Mon engagement vient de mon grand-père et de mon père. Mon père est membre du Rotary et moi du Rotaract; mon grand-père avait construit un orphelinat au Vietnam et un orphelinat-école à Haïti avec des associations qu’il avait créées. »
Leur team 120 a fini 2ème de la Green Cup, lors de la Green Day. C’est l’étape « humanitaire » du Bab el Raid qui vise à créer et à développer la plus grande palmeraie solidaire du Maroc. En amont, les participants ont donc recherché des financements pour ces palmiers-dattiers auprès de leurs sponsors, de leurs familles ou de leurs amis… « C’est assez incroyable ce moment parce qu’on passe du temps avec des agriculteurs locaux sans se comprendre, sans parler la même langue mais il y a des choses qui passent. »
Des souvenirs à gogo
Ils terminent 3ème de la catégorie Aventuriers, qui s’appelait « Mixte » à l’époque. «Ce que j’ai préféré, c’est l’Erg Chebbi au niveau des paysages, monter la dune et regarder tout cela d’en haut. J’ai découvert de nouvelles sensations de conduite dans le sable. J’ai passé de très bons moments avec mon père. Finalement, avec lui, on s’est moins disputé qu’à la maison. Pareil pour mon grand-père, je l’ai vu autrement parce que comme il partait souvent, je ne le voyais pas tant que ça. Je me suis aperçu qu’il était très apprécié et respecté, entre autres parce que c’était un des plus anciens, j’étais très fier de lui. Je suis remonté à La Rochelle avec lui en voiture, on a beaucoup discuté pendant deux jours. C’est un grand souvenir, c’est passé hyper vite. Je regrette juste ne pas avoir fait une semaine complète de balade dans les dunes avec mon grand-père. »
Le Bab el Raid, côté communication
Aujourd’hui, étudiant au Celsa et n’ayant plus de cours avant son stage, Guillaume a proposé de combler un équipage s’il manquait quelqu’un. « Finalement, Simon m’a proposé de travailler pour le site du Bab el Raid. C’est mon domaine de compétences, celui dans lequel je veux exercer plus tard et donc je peux mettre en pratique ce que j’ai appris. Et le site est très bien fait, les photos sont superbes donc c’est agréable de travailler avec un super contenu et une super stratégie de communication (gérée par Nicolas Jahan). » Guillaume fera peut-être un petit coucou sur le terrain : « j’aimerai y aller mais je suis venu là pour une mission et ce n’est pas un drame, je verrai quand même du paysage. » Et il sait qu’il reviendra : « je n’ai qu’une envie là, c’est de monter le projet avec mon petit frère et de repartir l’an prochain ! » En attendant, il suit de près l’équipage de ses parents, la team 068 (GHISLAIN GUEMAS / VÉRONIQUE GUEMAS - Guémas Constructeur) avec la Guémas mobile. « J’espère les croiser de temps en temps et qu’ils reviendront en France toujours mariés, ils vont fêter leurs 25 ans l’an prochain, ce serait dommage (rires)… »